Positions

Entre cyber-enthousiastes et techno-sceptiques, quelle alternative ?

Nous identifierons ici quelques postures intellectuelles relativement à l’impact des TIC, et en particulier de la lecture numérique, sur la culture.

Comme dans tout débat, il y a au sujet de cette question, des partisans de la ligne dure. De nombreux autres, heureusement, sont plus modérés. Parmi ceux qui, comme eux, ont réfléchi à la question un peu plus en profondeur, il s’en trouve qui demeurent perplexes, et qui, faute d’avoir trouvé une solution aux problèmes théoriques et pratiques que pose l’introduction d’une nouvelle technologie potentiellement délétères pour nos moeurs et nos coutumes (mais qui pourrait également favoriser un avancement de la démocratie et des connaissances), préconisent la prudence et se retranchent, en quelque sorte, dans l’agnosticisme.

Parmi les radicaux, on trouve des personnes qui embrassent l’apport des nouvelles technologies à bras le corps. Nous les appelons ici “cyber-enthousiastes”. On peut imaginer, en caricaturant, qu’ils ne pleureraient pas le décès du livre et la disparition des librairies et qu’ils se contenteraient de pouvoir trouver toutes les informations dont ils ont besoin sur Internet, y compris un bon roman de temps en temps. De l’autre côté, les méfiants, frileux face à la moindre technologie qui se pointe le bout du nez, se braquent contre l’Internet et montent aux barricades pour défendre le livre imprimé, les librairies de quartier et les petites maisons d’édition spécialisées qui ne feraient pas le poids face aux géants de la vente et de la distribution de livres qui seront de plus en plus dématérialisés pour sauver des sous et paraître écologique, alors qu’en fait, ça aurait, selon eux, pour résultant – si on ne fait rien pour s’y opposer – de nous voler notre âme. Je suis gentil avec eux en les qualifiant de “techno-sceptiques”, car le terme de “techno-allergiques” ou de “anti-technique” leur conviendrait probablement mieux.

Du côté des modérés, on trouve surtout des personnes ayant lu (sur supports papier et numérique, histoire de pouvoir comparer) et réfléchi davantage à ces questions qui sont déterminantes pour l’avenir de l’humanité. Ceux qui sont cités dans cet essai font pour la majeure partie de ceux qui se sont dits qu’il valait mieux agir et identifier des enjeux sur lesquels nous avons une certaine prise afin que le futur ne soit pas le fruit d’une fatalité. Ce sont eux que nous appelons proprement “modérés”. Une branche dissidente de cette faction semble bouder devant l’impasse. Nous appellerons les membres de ce ‘groupe’, les “critiques”. Ces ‘marginaux’, qui s’abstiennent de choisir un camp, pour différentes raisons,sont peut-être plus nombreux qu’on ne le croie.

Si la position critique peut paraître confortable, il faut réfléchir à ceci : en refusant de prendre position dans le débat, on risque de laisser les radicaux s’emparer des leviers qui feront pencher la balance d’un côté ou de l’autre, plongeant l’humanité dans la discorde (en attendant l’imposition d’une dictature, puisqu’aucun camp ne l’emportera facilement, mais une fois que la victoire sera acquise une chape de plomb s’imposera sur ceux qui pensent autrement).

Apprenez-en plus sur ces postures idéologiques en consultant les ‘pages’ s’y référant.

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